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FNSEA Après un été « chaud », une rentrée chargée

Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, et Jérôme Despey, son secrétaire général, lors de la conférence de presse de rentrée du syndicat ce 30 août 2018 à Paris. © B. Lafeuille/GFA

Sécheresse, sangliers, coût du travail, formation des prix… Lors de sa conférence de rentrée, le syndicat majoritaire a passé en revue ses principaux chevaux de bataille du moment. Et se met en ordre de marche pour les élections professionnelles de 2019.

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C’est un été « compliqué » qui s’achève, notamment à cause des conditions climatiques, lâche Christiane Lambert en préambule de la conférence de rentrée de la FNSEA. Un syndicat « déterminé en cette rentrée à pousser sous les feux ce nouveau contexte climatique », annonce sa présidente, qui réclame un « changement de braquet sur l’adaptation de l’agriculture au changement climatique ».

Et d’affirmer que « certains clichés ne tiennent plus » : elle invite ainsi ceux qui sont contre le maïs à constater que des prairies ne remplissent plus leur rôle, ni de production de fourrage, ni de stockage de carbone. La FNSEA veut aussi « sortir de l’absurdité » qui fait, selon elle, qu’on « stocke en France 2,7 % de l’eau de pluie qui tombe, contre 21 % en Espagne ».

Arsenal de crise

Sur le court terme, le syndicat fustige l’insuffisance des dérogations obtenues par rapport aux mesures de verdissement (implantation de SIE…) et le « silence assourdissant des pouvoirs publics » en réponse aux mesures d’urgence qu’elle a immédiatement réclamées (réactivation des cellules d’urgence, allègement de charges…). La FNSEA a toutefois d’ores et déjà « établi des contacts avec les banques, avec la MSA ; on ressort l’arsenal dans les départements qui en ont besoin », veulent rassurer les responsables syndicaux.

Fiscalité

Les caprices du climat rappellent l’intérêt de pouvoir constituer une « épargne de précaution », sujet qui sera au menu d’une rencontre bilatérale avec Bruno Le Maire, lundi prochain, à la veille des Assises de la fiscalité. La FNSEA souhaite que cette épargne, facilement mobilisable, puisse aller jusqu’à 70 % du chiffre d’affaires de l’exploitation, épargnable en stock ou en liquidité.

Attaques et dégâts d’animaux sauvages

Autres feuilletons chauds de l’été : les attaques de loups et les dégâts de sangliers atteignent un stade critique. « Ce n’est plus possible », affirme Christiane Lambert, qui réclame d’une part le droit de se défendre contre les attaques sans « faire de la comptabilité » sur le nombre de loups tués, et d’autre part « davantage de chasseurs pour davantage de régulation ».

Coût du travail

Une vaste mobilisation contre la disparition du TODE (exonération de charges pour l’emploi de travailleurs saisonniers) en 2019 sera lancée la semaine prochaine avec le réseau JA et les organisations spécialisées en fruits et légumes. Combinée avec la fin du CICE, sa disparition provoquera un renchérissement du coût du travail et une perte de compétitivité pour les exploitations françaises de fruits et légumes et la viticulture. D’autant que les exonérations de charges censées compenser partiellement la disparition du CICE et du TODE, initialement prévues pour janvier 2019, sont reportées à l’automne 2019.

« La main-d’œuvre représente 65 % du poste charges d’une exploitation de fruits et légumes », rappelle la FNSEA, qui prévient que « la disparition du TODE entraînera l’arrêt de pans d’activité entiers qui s’arrêteront au profit d’autres pays ». Et de citer quelques chiffres alarmants : « Entre 1996 et 2016, la sole française en asperges a reculé de 56 % alors qu’elle a augmenté de 112 % en Allemagne, la sole en fraises a reculé de 29 % en France alors qu’elle a augmenté de 72 % en Allemagne… »

Formation des prix

Enfin, la reprise des débats parlementaires autour du projet de loi sur l’alimentation le 12 septembre mobilisera pleinement le syndicat, avec pour premier objectif la définition de prix rémunérateurs. Sur le second volet de la loi, la FNSEA compte sur son « contrat de solutions » pour montrer aux parlementaires que la profession est déjà au travail… Et éviter d’inscrire de nouvelles contraintes dans la loi.

Élections professionnelles

Sur ces sujets et bien d’autres, la FNSEA et JA sont en train de finaliser le projet professionnel qui sera présenté le 18 septembre à leurs réseaux respectifs, en vue des élections aux chambres d’agriculture de 2019.

Bérengère Lafeuille

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